Diabetes

Nos conditions de vie ont une influence sur le fonctionnement de nos gènes et notamment l’apparition de certaines pathologies. L’épigénétique étudie justement ce phénomène. Jusqu’à il y a 20 ans, on croyait que tout était inscrit dans nos gènes, comme si notre avenir était figé dans le marbre. Nombreuses études ont apporté la preuve depuis ces 20 dernières années que nos conditions de vie et d’autres facteurs extérieurs comme l’exposition aux polluants ou encore un stress intense, pouvaient altérer non seulement nos cellules mais les gènes qu’elles contiennent et déclencher ainsi des pathologies pour lesquels nous n’étions pas programmés au départ. Et c’est justement ce que tend à montrer de récentes recherches à propos des causes du diabète de type 2.

Les origines du diabète de type 2

Le diabète de type 2 est déclaré quand on observe une concentration de glucose élevée, de manière chronique, dans le sang. S’il n’est pas pris en charge correctement pour diminuer et stabiliser les taux de sucre du patient, celui-ci risque des troubles graves au niveau du cœur, des vaisseaux mais aussi de la vue ou certains membres, comme les pieds.

On ne maîtrise pas encore toutes les origines de cette maladie mais on sait néanmoins que les acides gras (issus de l’alimentation) et une prédisposition familiale sont dans la majorité des cas des facteurs déclenchants de la maladie. On note aussi une forte part de facteurs environnementaux qui provoquent une plus grande prédisposition au diabète : le surpoids, le stress, l’exposition précoce à un milieu défavorable sont autant d’éléments que l’on retrouve dans de nombreux cas de diabète de type 2 et qui influent sur l’apparition de la maladie.

L’épigénétique en question.

D’après les recherches du professeurs Gautier, moins de 10% des cas sont expliqués par une anomalie génétique, c’est pourquoi l’épigénétique constitue l’une des pistes les plus intéressantes pour comprendre les origines du diabète de type 2.

Des facteurs environnementaux seraient donc en mesure de modifier l’expression d’un gène sans modifier sa séquence ADN. Par exemple, 2 abeilles vont partager le même génome mais si l’une est reine et l’autre ouvrière, la première va être plus grosse et fertile tandis que l’autre sera petite et stérile et, ce, uniquement parce qu’à l’état larvaire l’une a été nourrie de gelée royale et pas l’autre.

Différents facteurs environnementaux peuvent ainsi agir sur l’expression d’un gène : sur la méthylation de l’ADN, par exemple ou la modification biochimique des histones, protéines autour desquelles s’enroule la chaîne ADN, bloquant les corégulateurs du gène ou au contraire facilitant leur accès aux zones régulatrices. Ce type de modifications sont gérées par des enzymes. Lorsque l’activité de ces enzymes est perturbée par un facteur environnemental ou un médicament, les conséquences sur les gènes sont visibles.

Ainsi, par exemple, il a été prouvé que les cellules pancréatiques sécrétant de l’insuline chez les patients diabétiques affichent des méthylations différentes par rapport à des personnes non-diabétiques. Certains patients exposés à l’hyper-glycémie maternelle au stade fœtal, notamment, présentent des modifications au niveau de leurs tissus adipeux à l’origine de leur diabète de type 2.

Les causes épigénétiques du diabète de type 2 sont nombreuses et nous n’en sommes qu’au début des recherches mais cela pourrait notamment aider à mieux comprendre les mécanismes de la maladie et mieux la prévenir.